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Esqueci-me de filmar estas férias / J'ai oublié de filmer ces vacances.



Esqueci-me de filmar estas férias. Guardei todos os dias, no bolso de pele que trago de encontro ao peito.


Estávamos todos lá, presentes e ausentes, partidos e recém chegados. Mesmo nas casas vazias, de venezianas fechadas, sem espreguiçadeiras nos balcões, nem toalhas no varal, vi-nos a todos, a limpar a areia dos pés, a caminhar em bandos de crianças soltas como gaivotas, atirando gargalhadas como quem atira sementes, aos punhados. Sandálias de borracha, coloridas, nos pés, pés descalços, de sola cor de chão, cor de breu, cor de almagre, cor de nada. Canivetes e canas de pesca, guitarras e nunus, baldes e pás, boias e barbatanas, óculos de ver o fundo do mar. Vi-nos a todos, aos nossos pais que partiram, aos nossos filhos que chegaram, numa reunião ímpar, sob o mesmo sol.


Voltar com tempo, seja por que motivo, ao lugar onde crescemos, ao lugar onde trocamos a chucha por um lápis, um gelado por um beijo, é voltar a nascer. A última noite num lugar, torna-se a primeira,descobre-se porque choramos quando chegamos e porque rimos quando vamos embora.


Nos intervalos sento-me num muro, a olhar para as estrelas e para a maré vazia que, de repente, fica cheia.

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J'ai oublié de filmer ces vacances. J'ai conservé chaque journée dans le sac que je porte sous mon épiderme, prés de la poitrine.


Nous étions tous là, présents et absents, ceux qui étaient partis et ceux qui venaient d'arriver. Même dans les maisons vides, aux fenêtres fermées, sans aucun transat sur les balcons ni serviette de bain sur le fil à linge, je nous ai tous vus, nous débarrassant du sable des pieds, nous promenant en bandes de gamins, libres comme des mouettes, dispersant des rires comme qui on disperserait des graines, par poignées. Sandales en caoutchouc colorées aux pieds, pieds nus, plantes des pieds de la couleur du sol, de la couleur du goudron, couleur ocre, couleur de rien du tout. Des canifs et des cannes à pèche, des guitares et des « kazoos », des seaux et des pelles, des bouées et des palmes, des lunettes pour voir le fond de la mer. Je nous ai tous vus. Nous, nos parents qui sont partis, nos enfants qui sont arrivés, regroupés exceptionnellement sous le même soleil.


Revenir en prenant le temps par la main, quelle que soit la raison, dans les endroits où nous avons grandi, dans les endroits où nous avons échangé une sucette contre un crayon, une glace contre un baiser, c'est renaître. La dernière nuit dans un endroit devient la première. On découvre pourquoi on pleure quand on arrive et pourquoi on rit quand on s'en va.


Dans l'intervalle, je m'assieds sur un mur, pour regarder les étoiles et la marée basse qui, soudain, devient haute.

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