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Qui sommes-nous?

Fondée en 2009, l’association Le tempestaire regroupe des auteurs-réalisateurs de films de création, de fictions, de documentaires ou d’essais, des photographes, des musiciens et des écrivains.

Plusieurs membres actifs participent à son animation avec engagement et détermination :

Xavier Arpino, Chef opérateur, photographe

Gilles Cervera, Instituteur, psychologue, psychanalyste. Il navigue entre deux mots.

Bruno Fleutelot, Musicien, compositeur

Gérard Fourel, Photographe

Philippe Saucourt, Musicien

Marc Weymuller, Cinéaste

Une constellation d'Intranquilles?

Autour du noyau dur des membres actifs de l'association Le Tempestaire gravitent d'autres personnes avec lesquelles nos collaborations nous ont conduit par le passé à tisser des liens privilégiés. Ensemble, nous constituons une communauté sensible, une constellation qui continue à s'agrandir au fur et à mesure des rencontres que nous faisons.

S'y rejoignent des hommes et des femmes qui partagent une sensibilité commune, ouverte aux subtilités du monde et à ses différences. Intranquilles, parce que l'époque ne nous laisse décidément ni tranquilles ni sereins, nous voulons rester en alerte et maintenir en éveil notre regard critique. Mais nous ne désespérons pas pour autant de continuer à voir la poésie surgir au hasard des jours. Aussi, nous voulons rester attentifs à tout ce qui s'exprime par le silence et l'immobilité, à tout ce qui naît dans l'ombre avant de s'exprimer en pleine lumière.

Dans cette constellation, on trouve notamment :

Loris Bardi, cinéaste

Elsa Bettencourt, Hôtesse de l'air, écrivaine, peintre (Portugal)

Thierry Boulgakoff, photographe

Yu Chen, cinéaste (Chine)

Cristina de Melo, éditrice, traductrice, plasticienne, poète

Michel Handschumacher, photographe

Gonçalo Mota, cinéaste ou anthropologue? (Portugal)

Ginta Vilsone, cinéaste (Lettonie)

Alain Walter, médiateur culturel

La constellation des intranquilles par Gilles Cervera

 

Il y a du Pessoa dans l’air.

Pessoa. Autrement dit personne. C’est-à-dire que lorsqu’on le sonne, cet être là, il ne répond pas car déjà ailleurs. Où ? Entre deux mots, entre deux eaux ou deux planètes, entre lui et l’autre, entre l’autre et lui. En expansion.

Nom : Pessoa, prénom : Fernando. Dans ses valises hétéronymes, il y a des langues dont celles qu’on invente. Je reviendrai un jour, forcément, vous donner des nouvelles de Joao-Guimarães Rosa, l’auteur de Diadorim. Cette langue qu’il invente pages après pages, Sertão après Sertão, en mots fourches, en mots courbes, des mots de cheminerrance ! De rêvastres !

Je prendrai le temps de vous raconter cela, mais revenons aux cartons de Fernando, à ses valises hétéronymes, ses malles à mots.

Dans l’une, la plus petite, Marc, Xavier, Bruno, Gérard, bref de ces êtres qui califourchonnent les queues de comètes. Dans la valise, la poésie est d’évidence une constellation. Une évidencellation.

Ils peuvent être loin les uns des autres, Bruno musique, Gérard regarde, Xavier filme, Marc écoute, il se trouve que quelque chose de commun fait lien. Le preneur de son est capteur de sens. Le photographe nous dévisage. Le musicien chante dans notre tête.

Les intranquilles partagent l’intranquillité.

Pessoïenne.

Confidence : cette constellation rend compte et raconte de ces êtres qui ont certes des prénoms et des noms. Certes ils ne sont pas en défaut de nom. Ni d’identité. Mais il se trouve qu’ils se trouvent mieux comme ça, jamais certains d’exister dans l’existence. Plus sûrs d’eux in the dream, dans l’imagier de l’imaginaire ou alors dans les astres du désastre.

Ces êtres rassemblés dans cette évidence ne sont ni sûrs d’y être, encore moins d’en être. Ils ne répondent qu’à la seule commande d’une fantaisie imposée du dedans autant que du dehors, de l’off que de l’on, du in que de l’out. Ils voudraient être au monde sauf qu’ontologiquement ils sont sur son bord. Sur le bord de la cour à regarder le déroulé des matchs, à compter les poings qui se bagarrent, à regarder les feuilles qui poussent ou le sucre des tilleuls, rien d’autre à attendre de leurs rêveries : des films incasables, des musiques de bordure, des photos trop humaines, des romans improbables.

L’intranquillité est un monde bordant le monde. Une planète adossée aux abysses. Il y a, de réunis ici, du regard, de l’écoute et des sens. Ici se tente une réunion, sans autre tour de table que la présentation des faits. Car ces rêveurs s’illuminent des faits.

Le film de l’un suit un poète qui est mort ou une ville aux ruines inexplicables. Le livre de l’autre décrit le paysage intérieur aux frontières de la douleur d’être un enfant sans prénom. L’autre avec des photos démontre la forme des hommes. D’ailleurs, à propos, dans cette constellation, où sont les femmes ?

Dernière valise de Pessoa : ces hommes sont des femmes, ou l’inverse. L’intranquillité est trans-genre (Fiction ou documentaire ? Roman ou poésie ?). La nuit n’est pas que l’absence de jour. Le noir pas l’opposé du blanc.

Les intranquilles sont intranquilles car, de toutes les forêts qu’ils traversent, la clairière est leurs yeux, les chemins leurs mains, les carrefours leurs propositions artistiques. Dont ici, sur le site, des parties.

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