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Quatre murs et le monde

Un film de Marc Weymuller

2009

54 mn

Production : Le Tempestaire

Drapeau anglais
Drapeau espagnol
Drapeau portugais

Avec la voix de Michel Costa (José Dias de Melo)

Image : Xavier Arpino 

Son et montage : Marc Weymuller

Production : Le tempestaire 

Production associée : Contracosta Produções Producteur délégué : Giuseppe de Mattia

Assistante de production et réalisation : Ana Fagunes Musique : Maurice Blanchy / Bruno Fleutelot

Cette année-là, je suis retourné sur l’île de Pico, aux Açores. Je voulais faire la rencontre de l’écrivain, poète et baleinier, José Dias de Melo, dans son village natal, Calheta de Nesquim. Je voulais passer quelques jours à ses côtés, voir comment il vivait. Je voulais l’entendre parler, l’écouter raconter quelques-unes des histoires qui ont marqué sa vie. Je voulais filmer son village, sa maison, ses allées et venues, l’accompagner dans ses promenades et découvrir les paysages qu’il décrit dans ses livres.

Mais quand je suis arrivé à Calheta de Nesquim, j’ai appris qu’il était tombé malade et qu’il avait été hospitalisé à São Miguel, une autre île de l’archipel. Personne n’a su me dire quand il reviendrait.

Alors, j’ai décidé de l’attendre...

J’ai emporté avec moi l’un de ses derniers livres « Poeira do Caminho », « Poussière du chemin ». Je le feuillette pour passer le temps. Et si j’écoute, j’entends sa voix…

Extrait

PRIX DU MEILLEUR DOCUMENTAIRE  Festival d’Avanca 2009 (Portugal)

Etats Généraux du Film Documentaire de Lussas 2009

Rencontres Cinéma de Gindou 2009

Faial Filmes Fest 2009 (Açores, Portugal)

Festival International du film d’Amiens 2009

Festival de Caceres Extrema’Doc, 2009 (Espagne)

Famafest, Festival Cinéma et Littérature 2010 (Portugal)

Documenta Madrid 2010 (Espagne)

Taiwan International Documentary Festival 2010

Les Champs Libres, Rennes, 2010

Mois du Film Documentaire Bourgogne Franche-Comté 2010

Festival Territoires en Images, Paris, 2011

Champ Contre Champ - Festival de Lasalle 2011

 

Diffusion en médiathèque : ADAV, CVS.

Ce qu'ils en pensent...

Sebastien Lasserreprogrammateur des Rencontres Cinéma de Gindou :

 

« Une petite île perdue au milieu d’un grand océan, soit l’homme infiniment petit face au mystère de son passage sur son miraculeux bout de terre. Dans ce mystère se loge le monde qui se moque des grandes théories mais qui est dans toute chose, que l’on regarde, que l’on touche, que l’on sent, qui nous relie aux autres, et que nous voudrions signer de notre empreinte, comme elle laisse en nous la sienne. A notre insu pour la plupart, et en conscience pour les plus inquiets du temps qui passe et qu’il reste.  Ici l’écrivain des Açores, oublié des traductions françaises, José Dias de Melo, qui laisse derrière lui quatre murs et des milliers de passages sur la vie de son île natale et de ses baleiniers. Et un cinéaste français (je veux dire d’ailleurs) Marc Weymuller, qui part à sa rencontre mais filmera son absence ou sa présence en tout, cela dépend. Le cinéma se fait mémoire de la mémoire et de cette rencontre entre les mots, la voix et l’image s’exhale une incroyable mélancolie. Que l’on scrute le paysage par la fenêtre de la maison inhabitée ou que l’on s’assoit à côté du frère cadet qui garde en silence le commerce d’étoffes légué par la père, l’homme à la plume ou à la caméra n’a qu’un but : retenir la sensation, la trace, humblement mais sûrement. Et la chanson de Brel disait, extraits épars : « Ils regardent la mer comme tu regardes un puits / La pluie est traversière elle bat de grain en grain / Et par manque de brise le temps s’immobilise / Le cœur est voyageur l’avenir est au hasard /  Et mes souvenirs deviennent ce que les vieux en font ». Des Marquises à l’île Pico peut-être y a-t-il un imaginaire insulaire universel de l’attente. Et si le poète est mort le vieil hêtre demeure qui abrite son âme ».

William Irigoyen, présentateur d’Arte Info sur le blog ARTE TV « Le poing et la plume » :

 

«Rares sont les individus qui confient leur amour le plus simplement du monde, sans verser dans l'exagération, le pathos, sans « prendre la pose ». Le recours à l'outrance est particulièrement vrai dans le monde de l'image, la présence d'une caméra semblant suggérer à certains qu'il faudrait en rajouter, surjouer pour être « vrais », crédibles. Point de cela ici. Dans son documentaire Quatre murs et le monde, Marc Weymuller rend hommage à quelqu'un qu'il aime, José Dias de Melo - écrivain, poète et baleinier - sans jamais l'idolâtrer, sans être stupidement aveugle. Là n'est pas le seul intérêt du film. Non, ce qui s'ajoute à cette qualité première c'est qu'on ne voit jamais l'intéressé. José Dias de Melo vient en effet d'être hospitalisé. On n'entendra donc que les poèmes du maître relayés par la belle voix de Michel Costa. Un véritable tour de force qui a, en plus, le mérite de nous offrir un voyage dans une contrée assez méconnue du grand public : les Açores, archipel portugais en plein coeur de l'océan Atlantique. Marc Weymuller nous emmène sur l'île de Pico, à Calheta de Nesquim, village natal de José Dias de Melo. On y voit une vie évoluant au ralenti durant laquelle les employés municipaux repeignent les trottoirs, un homme ouvre son bar au gré de son humeur. On y entend des vieux parler du métier de baleinier, de la vie d'avant, de leur relation avec leur poète local. Splendide hommage à la lenteur qui m'a fait penser à Requiem d'Alain Tanner. On se laisse d'autant mieux bercer que la musique signée Maurice Blanchy et Bruno Fleutelot – fin bassiste qui officiait lors de ce magnifique concert réunissant Fauve et Raphelson – incite au visionnage méditatif... Je ne sais pas si cette œuvre sera un jour diffusée sur une chaîne de télévision, même à un horaire impossible, en plein été. Si tel devait être le cas, il ne faudrait surtout pas laisser passer l'occasion».

Manuel Francisco Costa Jr, conservateur du Musée Régional de l’île de Pico - Açores.

 

«J’ai découvert ce film tout de suite et avec douleur, dans la mesure où je savais que j'allais voir un travail sur Dias de Melo, où je savais qu'il ne figurerait pas puisqu'il était mort. J'ai donc regardé ce travail dans la perspective d'une distanciation affective, géographique et historique, cherchant à le comprendre pour sa valeur intrinsèque. Je l'ai vu comme une approche poétique et esthétique sur la vie, l'oeuvre et l'imaginaire romanesque de Dias de Melo. La dimension du temps lent. Le local rejoignant l'universel, abordant l'homme dans les circonstances qui sont les siennes. Le refus de la carte postale. L'espace physique, filmé avec une lenteur entêtée, dans la recherche permanente de l'âme des choses et des hommes. L'automne de la vie et le prélude de la mort, des choses, des hommes et de l'écrivain qui a ses "mille récits" (Allusion à une oeuvre de Dias de Melo NDLT). Une esthétique des fondements qui refuse le regard superficiel, la dimension médiatique de la culture mosaïque et cherche à plonger dans l'essence des choses, des pierres, de la mer, des "faias", des maisons et des hommes, résignés et pétrifiés dans "l'île prison", comme témoins d'un temps qui n'existe déjà plus... Et aussi le regard "français" sur l'art. Un discours imagé et esthétique où l'art, la littérature, la poésie, la lumière, les couleurs et les formes sont convoqués pour célébrer l'Homme et son imaginaire et où le "Alto da Rocha do Canto da Baia", à Calheta de Nesquim peut-être, essentiel et universel, un "local sans les murs". Dans une époque ou le "fastfood" et les déchets cinématographiques et télévisuels intoxiquent et aliènent, déshumanisent, ce travail nous plonge dans une dimension véritablement humaine de l'art et de la vie. J'ai aimé! J'ai beaucoup aimé».

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